Pourquoi j'ai crée la méthode YUME

Le mouvement a toujours fait partie intégrante de ma vie.

Depuis mon plus jeune âge, je danse.

J’explore le mouvement, l’espace, le rapport au corps et aux autres.

Après un Bachelor en psychologie et l'obtention de mon diplôme d'Etat en tant que professeur en danse contemporaine, j'ai ressenti le besoin de créer une méthode d'accompagnement pour guider chacun·e vers plus de conscience corporelle, d’ancrage, d’écoute de soi et du monde.

Mais pourquoi?

Je dirai que tout à commencer quand je suis tombée malade, vers mes 16 ans.

Une jeune danseuse clouée au lit, incapable de bouger à cause de douleurs si intenses qu’elles m’ont obligée à arrêter l’école… et la danse.

Des douleurs gynécologiques que les médecins n'expliquaient pas. On m’a même accusée d’inventer. Comme si je trouvais du plaisir à passer mes week-ends aux urgences, à subir des examens invasifs dans l’espoir d’avoir enfin une réponse. Des kystes ovariens avaient été diagnostiqués quelques mois auparavant mais ils avaient disparu. Rien n'expliquait mon état.

Je me suis retrouvée seule, isolée en pleine campagne. Heureusement, ma mère était là. Elle me croyait. Elle m’accompagnait. J’étais en pleine préparation du bac (la "matu" en Suisse), convaincue que je ne l’obtiendrais jamais.

Mon rêve de devenir danseuse s’effondrait. Et avec lui, ma confiance, ma foi en la vie.

La culpabilité m’envahissait, au point de me demander si je n’étais pas folle.

Si tout ça, ce n’était pas "dans ma tête". J'étais à deux doigts de partir en maison de repos..

Puis un jour, un rendez-vous banal avec mon médecin de famille change tout. Ce n’était pas lui ce jour-là, mais une remplaçante. Elle a pris le temps. Elle a lu mon dossier. Et surtout, elle m’a écoutée.

Vraiment écoutée.

Elle m’a parlé d’un thérapeute spécialisé en décodage biologique. Je n’avais plus rien à perdre. J’ai entamé un travail intense en psycho-généalogie : explorer l’histoire de ma famille, déterrer les non-dits, faire face à l’indicible.

Un chantier immense pour une ado de 16 ans. Mais ce chemin m’a transformée.

Mon corps était prisonnier d'un manque d'écoute, de conscience, d'amour, de bienveillance. J’ai compris que mon corps hurlait ce que je ne savais pas dire.

J’ai décidé ce jour-là de me replacer au centre de ma vie. D’honorer mon corps, mon bien-être, ma santé mentale, physique, émotionnelle et spirituelle.

Les années ont passé.

J’ai dansé, appris, expérimenté, partagé. Toujours en gardant mon équilibre comme boussole. Puis est venu le moment d’entrer dans la vie active, de gagner ma vie comme professeure de danse.

Et là, j’ai réalisé à quel point il est difficile de garder le cap. D’être à l’écoute. D’être douce avec soi dans un monde qui exige tant. Mais surtout, j’ai vu à quel point nous étions nombreux — trop nombreux — à vivre déconnectées de nos corps.

À fonctionner au lieu de ressentir.

À nous épuiser à vouloir faire "comme il faut", plutôt que "comme on se sent".

Et finalement, je voyais des élèves une fois par semaine, je les accompagnais à s'évader, à s'exprimer à travers leur corps mais je savais bien qu'une fois rentrés chez eux, la deconnexion était de retour.

C’est à partir de là qu’a germé l’idée de créer quelque chose d’autre.

Un espace, une méthode, un chemin qui ne soit pas uniquement basé sur la performance ou la technique.

Un accompagnement qui honore l’humain dans sa globalité : corps, cœur, esprit & qui offre une écoute, une oreille attentive et bienveillante, comme ce médecin l'a fait pour moi.

Un retour au sensible, au vivant.

Un mouvement qui libère au lieu de contraindre.

La Méthode YUME est née de cette conviction profonde : celle que le corps sait.

Qu’il est porteur de mémoire, d’émotions, de vérités oubliées. Qu’il peut être notre allié le plus puissant… à condition de l’écouter.

YUME, c’est un tissage. Celui de toutes mes expériences, mes apprentissages en psychologie, en danse, en pratiques somatiques, en respiration consciente, en visualisation et en méditation. C’est une méthode poétique et ancrée, douce et puissante à la fois.

Elle invite à ralentir, à ressentir, à retrouver le plaisir d’habiter son corps.

Elle aide à se recentrer, à se réconcilier avec son rythme intérieur, à retrouver cette confiance viscérale qu’on peut s’appuyer sur soi.

J’ai voulu qu’elle soit accessible, modulable, humaine.

Pas une formule figée. Mais une proposition ouverte.

Une invitation à s’explorer en profondeur à travers le mouvement, la présence, la respiration.

À renouer avec sa grâce naturelle, sa sensualité, sa force.

À faire la paix avec son histoire, une ondulation après l’autre.

Aujourd’hui, à travers la Méthode YUME, j’accompagne des personnes qui — comme moi à une époque — ont mis leur corps de côté, qui se sont oubliées, dispersées, abîmées à force de vouloir tenir bon. Des femmes qui sentent l’appel d’un retour à soi. À la lenteur. À la justesse. À la vie, tout simplement.

Et chaque fois que je vois une épaule se relâcher, une respiration s’approfondir, un regard s’illuminer…Je me rappelle pourquoi j’ai créé YUME.

Parce qu’en retrouvant le chemin vers soi, on retrouve aussi l'autre et le monde.

Avec amour,

Lanka